mercredi 21 novembre 2012

Chine 21 - 11 (cours 7)

Celui qui va peut être modifier la Constitution chinoise, Xi Jinping





La Constitution de 1982


La pratique de la lutte ouvrière ne prend pas place dans la réalité : la commune de Shanghai, la commune de Canton furent deux révoltes ouvrières qui furent réprimées dans le sang par les autorités et les ouvriers n’eurent pas plus de pouvoir ensuite.
La prolongation de la lutte des classes ne prend pas place aujourd’hui, si ce n’est réprimer la corruption de quelques élites locales.
La lutte patriotique est obligée puisque la Chine s’est toujours construite contre le Kuomintang et contre les traumatismes hérités des rencontres avec les Occidentaux. Ce patriotisme vient suppléer les points noirs du communisme, cela permet d’éviter de se remémorer les passages troubles.
La Chine déclare respecter les voisins (alors qu’elle réprime le Tibet et revendique Taïwan), la non-ingérence dans les pays voisins (alors qu’elle achète des îles aux Japonais), lutter contre le colonialisme et l’impérialisme (alors qu’elle le met en pratique du point de vue bancaire et autres).
Enfin la Chine déclare respecter tous les peuples de tous les partis, alors même qu’on est dans un pays avec un seul et unique parti politique.

Calquée sur la Constitutions des pays démocratiques, excepté la partie sur la lutte des classes et la dictature du prolétariat, cette constitution chinoise est très propre sur elle.

La suite des articles révèle des flous : ne pas porter atteinte au socialisme (ce qui est très vaste), le centralisme démocratique est réaffirmé mais toujours sous la direction du pouvoir central. Toutes les ethnies sont égales, mais l’État se donne le droit d’en développer certaines plus que d’autres. Le pays est dirigé par un État de droit socialiste. Le fondement du système est la propriété socialiste des moyens de production, propos exact de Marx et réactualisable. Ils veulent mettre fin à l’exploitation de l’homme par l’homme pourtant les Mingongs, ouvriers saisonniers, prouvent le contraire. L’État conserve principalement le système économique fondé sur la propriété publique, dans le Marxisme on a l’opposition étape primaire (État propriétaire de l’économie) et l’étape secondaire et ultime (tous les moyens de production sont aux mains de tout le monde). L’article 7 assure renforcer l’économie d’État. L’État possède toutes les ressources du sous-sol, la terre en ville et pour la campagne c’est plus mitigé : ce sont des lopins qui en cas de besoin peut revenir à l’État, tout comme en France d’ailleurs. L’économie et les affaires privées font parties de l’économie socialiste et l’État va, d’un coté renforcer l’économie d’État, et de l’autre coté renforcer la propriété et l’activité privée.

On peut regretter que nos propres sociétés ne lisent pas toujours cette constitution. Rien n’est dit pour aller vers une démocratie, au contraire la Chine dictatoriale fonctionne très bien avec le libéralisme. Dans la Chine actuelle, on a du capitalisme qui côtoie des sanctions dictatoriales. La Chine illustre l’échec de la démocratie qui entraine le libéralisme qui entraine la démocratie, … Ce paradigme du libéralisme qui forme un cercle vertueux avec la démocratie ne prend pas place en Chine.


L'opium le plus réputé est aujourd'hui surtout en Afghanistan





Les guerres de l’opium


Dans les années 1840 – 1860, c’est la plus grosse période symbolisant les agressions étrangères en Chine. Sur le web chinois, on trouve de nombreux textes consacrés à ces évènements, sites qui sont entretenus par les autorités. Ces guerres sont pourtant les grandes absentes de nos manuels scolaires occidentaux.


I.                    Les causes

1.       Un isolationnisme chinois ?

La cause avancée par les Occidentaux pour les guerres de l’opium était de dire que la Chine restait trop fermée au reste du monde, on lui a fait la guerre pour qu’elle ouvre ses ports, ses consulats, … Bien évidemment, la Chine n’a jamais été isolée du reste du monde puisque la Route de la Soie traversait le pays de part en part pour s’achever en Perse ou en Turquie.
Au XVIII° siècle, la Chine profite de la consommation massive de thé en Europe, notamment en Angleterre et en Amérique. Or les pays européens découvrent qu’ils sont dans une balance déficitaire vis-à-vis de la Chine qui exporte beaucoup mais importe peu. Du coté chinois, cela leur permet en période de difficulté financière et de hausses des taxes, de faire rerentrer de l’argent dans le pays.

A cela, on peut ajouter la pression occidentale pour obtenir en Chine même, des consulats et des ambassades en charge uniquement du commerce entre les deux pays. Mais les Chinois ont toujours refusé de laisser les Occidentaux s’installer sur le sol chinois, ce serait une enclave étrangère sur l’Empire du Milieu.

2.      L’introduction de l’opium en Chine, un commerce dans le cadre de l’expansion coloniale

En plein période d’expansion coloniale des Empires européens, l’Angleterre mène la barque en prenant possession du Bengale. Dans ces nouveaux territoires, l’Angleterre va faire pousser de l’opium. Cette substance était depuis longtemps connue pour son rôle dans les médicaments. La plante opium produit un bulbe dont la sève est composée entre autres de molécules de morphine. En Chine, le produit est importé de manière illégale mais rencontre immédiatement un grand succès.
Pourtant depuis longtemps les deux drogues entre Occidentaux et Orient sont bien différentes. Ainsi, l’Occident aime les drogues excitantes (du café au poivre en passant par le gingembre), mais l’Orient a une culture plus de détente avec de nombreuses pratiques de massages. L’opium est donc arrivé sur un terrain culturel favorable. Des salles d’opium poussent partout où l’on permet aux Chinois de s’allonger, de fumer, de prendre du thé. Mais la pratique est solitaire, ce qui casse un peu le style chinois plus collectif qu’individualiste.

L’Angleterre voyant le succès en Chine, décide de compenser son importation de thé avec une vente d’opium accrue entre une route terrestre et une route maritime. Du coté des Chinois, c’est le monde des artisans, des fonctionnaires, des Occidentaux, … Le gouvernement chinois multiplie les interdictions contre l’opium mais sans succès. Durant une soixantaine d’années, l’opium devient la première source de ressources des caisses anglaises.





II.                La première guerre de l’opium

1.      Le déclenchement

Pékin s’inquiétant des dégâts collatéraux de l’importation d’opium par voies maritimes, en particulier des triades, décide d’agir. Ces triades qui sont surtout un réseau d’associations mafieuses, sont nées au XVII° siècle contre le pouvoir mandchou avant de se diversifier. Avec de nombreux ancrages régionaux, elles ont d’autant plus de pouvoir qu’elles sont installées dans des zones où le pouvoir impérial est loin (Yunnan, Canton, Fujian, …). Les Triades contournent les lois du gouvernement central et payent aisément le pouvoir pour qu’il relâche ses membres. Les triades profitent pleinement de cette nouvelle drogue interdite par le gouvernement.

Voyant les conséquences économiques avec inversion de la balance commerciale chinoise envers l’Angleterre, le gouvernement décide d’agir plus fermement. De plus, cela ne touche pas les paysans ou les peuples de campagnes, cela atteint des hauts fonctionnaires de l’administration impériale qui en plus d’être retrouvés stone, meurent très vite.
En 1839, Lin Zexu arrive comme commissaire de Canton et récupère 20 000 caisses d’opium sur un bateau anglais. L’équipage réplique et les premiers heurts ont lieu. L’Angleterre voit que la Chine va en profiter pour repousser la présence européenne en Chine. Canton, Xiamen et Ningbo sont attaquées par l’armée anglaise qui en profite pour prendre des comptoirs intéressants.

2.      Le traité de Nankin en 1842

Ce traité européo-chinois fait de la Chine qui a perdu militairement contre l’Angleterre, un traité inégal. La Chine s’ouvre au commerce étranger par de nombreux ports (Xiamen, Shanghai, Ningbo, Canton et Hongkong) et plus particulièrement se soumet au marché de l’opium. L’Angleterre bénéficie aussi d’un consulat à Shanghai, d’un complément de traité signé l’année suivante (la clause d’exterritorialité, si un anglais commet un méfait à Shanghai il sera jugé selon le droit anglais et non pas le droit chinois).

Les Français vont aussi vouloir un traité, il sera signé en octobre 1844 par Lagrené, ministre des affaires étrangères de l’époque. Dans ce traité on supprime les associations de marchands de Canton. Ces associations de commerçants, ces cohongs, sont réservés aux marchands qui veulent traiter avec les puissances étrangères. Pour certains, c’est l’occasion d’avoir un monopole sur cette corporation. Si l’association refuse l’opium, les Français sont coincés. Du coup, les Français obtiennent l’annulation de ces cohongs.

Par la suite, les Européens vont bénéficier de concessions, des espaces sous régime de la métropole. Mais cet espace devient vite un lieu de concentration des populations occidentales qui recréent leur mode de vie occidental : bordels, maisons de jeux, …

3.      Les conséquences immédiates et à long terme

Les conséquences immédiates sont essentiellement des conflits et des bombardements entre les Chinois et les Anglais. Macao fut un massacre provoqué par les Anglais.

Les conséquences sur le long terme furent que la façade Sud fut la première façade maritime économique de la Chine avec ces comptoirs et ses ports. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée avec un dynamisme du Nord plus que du Sud. Comme Shanghai s’est ouverte au commerce, les exportations d’opium se sont déplacées vers Shanghai qui est plus centrale sur la façade maritime et permet de mieux rayonner dans le reste du pays voir d’atteindre la capitale. De plus, l’arrière pays de Shanghai est beaucoup plus fournit en thé que l’arrière pays de Canton.
Dans ce commerce, les étrangers participent mais de même que de nombreux chinois. Ainsi, les trafiquants d’opium chinois vont demander une reconnaissance de leur commerce auprès de l’empereur.

Ultime conséquence, l’inversement de la balance chinoise qui en leur défaveur va faire fuir la monnaie de la Chine vers l’Europe, la monnaie se raréfie. De plus, rapidement, les Européens annoncent l’étalon or au lieu de l’étalon argent. La Chine qui fonctionnait avec une monnaie d’argent s’appauvrit alors doublement. La monnaie argent fuit le pays et ne vaut plus autant qu’avant. Cela dégrade la situation économique puis la situation sociale dans la Chine du second XIX° siècle.



Le style de consommation des fumeurs d'opium chinois

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